Insolé
25 Mai - 13 Juillet 2024

Image : 130 x 105 cm
Encadrement : 134 x 109 cm
La phrase « Malgré l'inexistence de Dieu, rien n'est permis » est extraite d'une af-
fiche sérigraphiée issue d'un ensemble de brochures, tracts, fac-similés et détourne-
ments de journaux réalisés par le groupe Pour une critique révolutionnaire, fondé
en 1968 par Roger Langlais, Guy Bodson et Bernard Pécheur. En résonance avec les
idées situationnistes de réappropriation, cette affiche renverse la célèbre maxime
de Dostoïevski — « Si Dieu n'existait pas, tout serait permis » — pour en faire une
invitation à redéfinir collectivement les normes de la société.
Aujourd'hui, l'image rejouée porte la marque de la désillusion face aux utopies de
la fin du XXe siècle, ainsi que du retour du religieux. Présentées côte à côte, Ciel
d'Elée et Malgrélinexistencededieurienestpermis relient les premières tentatives
d'émancipation d'un récit divin aux plus récentes, traçant une continuité d'une ré-
volution à l'autre.

Image : 130 x 105 cm
Encadrement : 134 x 109 cm
C'est dans la nuit d'Élée, ancienne cité grecque située près de Naples, que Par-
ménide émit pour la première fois l'hypothèse que la Lune reflétait la lumière du
Soleil ou que la Terre était une sphère. En cherchant la logique à l'œuvre dans la
nature par l'observation plutôt que par les récits mythologiques, lui et d'autres phi-
losophes présocratiques ont contribué à bâtir une nouvelle manière de comprendre
le monde.
Cette photographie du ciel au-dessus d'Élée a été réalisée près de 2 500 ans après
Parménide, à l'aide d'un appareil photo fixé sur un moteur synchronisé avec la rota-
tion de la Terre, permettant de suivre le mouvement des étoiles et de produire une
image parfaitement fixe de la voûte céleste.
Habituellement, où qu'elles soient prises, les photographies capturent la lumière du
Soleil réfléchie par le monde qui nous entoure. Ici pourtant, la lumière enregistrée
ne provient pas de notre Soleil, mais de milliers d'autres soleils, lointains.

Photographie, tirage pigmentaire sur papier FineArt Baryta Hahnemühle
Image : 130 x 105 cm
Encadrement : 134 x 109 cm
Au début de la photographie, les photographes confectionnaient et appliquaient eux-mêmes l'émulsion de leurs images. Puis, ils se sont vu proposer une multitude de supports prêts à l'emploi pour la prise de vues comme pour le tirage. La marque, l'emballage ou encore le slogan de ces supports, promesse d'un contraste, d'une profondeur ou de tons particuliers, sont alors devenus les synonymes d'autant de regards singuliers sur le monde. La série Papiers insolés présente des paquets de papiers photographiques noir-et-blanc des années 1920 destinés à être exposés à l'agrandisseur et développés à l'aide d'un révélateur (papier au gélatino-bromure d'argent de Grieshaber) ou conçus pour le tirage contact, noircissant à la lumière du soleil (papier citrate de Grieshaber, Lumière & Jougla, Cellofix). Les papiers, conservés depuis plus de cent ans, sont ici photographiés en train d'être déballés en pleine lumière.

Photographie, tirage pigmentaire sur papier FineArt Baryta Hahnemühle
Image : 130 x 105 cm
Encadrement : 134 x 109 cm
Au début de la photographie, les photographes confectionnaient et appliquaient eux-mêmes l'émulsion de leurs images. Puis, rapidement, ils se sont vu proposer une multitude de supports prêts à l'emploi pour la prise de vues comme pour le tirage. La marque, l'emballage ou encore le slogan de ces supports, promesse d'un contraste, d'une profondeur ou de tons particuliers, sont alors devenus les synonymes d'autant de regards singuliers sur le monde. La série Papiers insolés présente des paquets de papiers photographiques noir-et-blanc des années 1920 destinés à être exposés à l'agrandisseur et développés à l'aide d'un révélateur (papier au gélatino-bromure d'argent de Grieshaber) ou conçus pour le tirage contact, noircissant à la lumière du soleil (papier citrate de Grieshaber, Lumière & Jougla, Cellofix). Les papiers, conservés depuis plus de cent ans, sont ici photographiés en train d'être déballés en pleine lumière.

Photographie, tirage pigmentaire sur papier FineArt Baryta Hahnemühle
Image : 130 x 105 cm
Encadrement : 134 x 109 cm
Au début de la photographie, les photographes confectionnaient et appliquaient eux-mêmes l'émulsion de leurs images. Puis, rapidement, ils se sont vu proposer une multitude de supports prêts à l'emploi pour la prise de vues comme pour le tirage. La marque, l'emballage ou encore le slogan de ces supports, promesse d'un contraste, d'une profondeur ou de tons particuliers, sont alors devenus les synonymes d'autant de regards singuliers sur le monde. La série Papiers insolés présente des paquets de papiers photographiques noir-et-blanc des années 1920 destinés à être exposés à l'agrandisseur et développés à l'aide d'un révélateur (papier au gélatino-bromure d'argent de Grieshaber) ou conçus pour le tirage contact, noircissant à la lumière du soleil (papier citrate de Grieshaber, Lumière & Jougla, Cellofix). Les papiers, conservés depuis plus de cent ans, sont ici photographiés en train d'être déballés en pleine lumière.

Image : 130 x 105 cm
Encadrement : 134 x 109 cm
Avant leurs développements, les plans-films diapositive Ektachrome sont des monochromes verts. Cette couleur est le résultat de la superposition de 18 émulsions sur un support en plastique transparent de 0,18 mm dans un assemblage pensé pour que la pellicule enregistre le monde d'une façon qui lui est propre.



Exposition personnelle du 24 mai au 13 juillet 2024
Vernissage le samedi 25 mai, de 14h à 19h
Pour sa nouvelle exposition à la galerie, Laurent Montaron déploie un ensemble d'oeuvres qui interrogent la manière dont nous nous engageons avec le monde au travers de récits.
Dans l'entretien télévisé « To Tell a Story », diffusé sur la chaîne anglaise Channel 4 en 1983, Susan Sontag mettait déjà en avant la dualité de la narration : un outil pour relater des faits, mais aussi un moyen de créer des fictions. Aujourd'hui plus que jamais, dans le sillage des réseaux sociaux et des algorithmes dévolus à l'économie de l'attention, la mise en récit est devenue omniprésente. Par l'ambiguïté même de sa définition et parce que nos croyances s'attachent à des histoires auxquelles nous nous identifions, il apparaît désormais que divers récits coexistent et se sont substitués aux faits.
L'exposition de Laurent Montaron, en traçant une généalogie de notre pensée rationnelle (Ciel d'Élée, Malgré l'inexistence de dieu) et traversant les technologies de la photographie et du cinéma (Papiers Insolés, Ektachrome, Kodak Yellow, Voice of Theater), nous invite à une réflexion sur les modes de transmission de notre expérience du monde, mettant en perspective la place des récits y compris dans la recherche d'une description objective de la réalité.
Le parcours de l'exposition est pensé en écho à l'exposition à venir de l'artiste dans le cadre des Rencontres de la Photographie d'Arles et présentée à partir du 1er juillet 2024 à l'École Nationale Supérieure de la Photographie.